Frienz, Auckland, 22h39 (GMT+23)
Après une longue journée de travail à préparer des surfaces pour le collage des jauges (ponçage et autres joyeusetés), Quentin – il faut prononcer Kwentine-, un franco-suisse naviguant avec Erwan et travaillant au CACM, m’amène jusqu’à Westland Marina. Le but : trouver un voilier sur lequel naviguer. Déposé au Royal Squadron of New-Zealand, il ne me faut pas plus de 10 minutes pour trouver un équipage et son bateau, Pork Chop. Sitôt arrivé à bord, Tom, le skipper, me demande d’où je viens, et sitôt qu’il a entendu le mot Swiss, me charrie à propos d’une montre que je devrais porter, en tant que suisse, pour le chrono du départ. Ses coéquipiers, J, Mat’, Michael, …, ne cesseront dès lors de plaisanter aussi sur le chocolat que je n’ai pas apporté.
Il s’agit d’un Elliot 10.5, un bateau de 22 ans d’âge, mais dont le bau et sa forme, proportionnellement à sa longueur, sont loin de faire son nombre d’années. Arrivé à bord vers 17h40, le skipper me présente à son équipage qui ne cesse d’arriver. De 3 à l’origine nous seront finalement 7 à bord. Avec près de 10.5 mètres à la flottaison, la place n’est pas comptée et personne ne s’est senti à l’étroit sur le pont. Un vent établi à 3-4 Bf, rafales à 5, nous propulse dans le golfe d’Hauraki, longer Devonport, virer la pointe de North Head avec Rangitoto, Waiheke et Motukorea se détachant sur l’horizon.
Si le bateau est sportif, avec un côté gîtard bien développé, l’ambiance à bord est franchement « régate saucisson ». Après virement de bord, une nouvelle tournée de bière apparaît sous la forme de bouteilles dans les mains de l’équipage au rappel. Retour à la nuit tombée, par vent arrière, tangonnage du génois, cap sur Harbour Bridge, reliant North-Shore à Auckland Central. La vue sur la skyline de la cité est magnifique, dommage que par ce crépuscule, le temps de prise soit si important avec un voilier qui ne cesse de bouger.
Avant même d’arriver au port, le bateau est rangé, les voiles pliées, les bouts lovés. Toutefois le skipper tolérera que l’on parte uniquement une fois la cave vidée. Bref, une ou deux bières néo-zélandaises plus tard, un franc moment de rigolade, et je repars avec la permission et la promesse de revenir mercredi prochain et celui d’après (enfin, tous les mercredis jusqu’à ce que je sois absent) pour venir naviguer. Retour au Friend : une petite heure de marche pour se dégourdir les jambes, éliminer un peu les toxines.